Michel Vessière
Catherine Fourniau, ou la recherche du sens
(…) Sculpter n’est plus soumettre un matériau à la réalisation d’une idée préalable mais accepter ce qu’il suggère, et, par associations d’idées, porter jusqu’à son terme ce qu’on a cru y déceler, de sorte que la sculpture devient tout à la fois un autre état de la matière et une idée nouvelle. Sans doute n’y a-t-il pas d’opposition tranchée entre une conception de l’art comme incarnation de l’idée et celle qui prétend tirer des choses mêmes le secret qu’elles contiennent. Mais les œuvres qu’inspirent l’une et l’autre de ces postures intellectuelles ne se ressemblent pas. La première conduit souvent à l’abstraction conceptuelle. La seconde produit des œuvres plus enracinées dans le concret, car c’est la matière qui appelle la création et non l’inverse. (…)
On sent qu’elle a dépassé le stade de l’affirmation de soi et qu’elle se laisse aujourd’hui plus volontiers guider par sa main. N’a-t-elle pas précisément intitulé une de ses pièces "Rien de cela ne m’appartient" ?