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TEXTES

(...) Ces deux éléments, rupture et régression, sont les clés, venues à maturité à la fin des années ’80, nécessaires pour déchiffrer les œuvres présentées par Catherine, lesquelles sont le miroir d’une réalité historique qu’elles tentent de saisir et qu’elles cherchent en même temps à dépasser en présentant des perspectives, des scénarios culturels qui ne sont pas derrière, mais devant nous.

Jusqu’au début des années ’90 environ, la place faite au Corps de la Femme dans l’art de Catherine constituait son espace culturel et artistique : sur le corps féminin circulaient le jeu, la protestation, le sourire et les larmes des valeurs plastiques. (…)

Nous songeons à quelques constantes qui émergent alors : les figures se multiplient, se cherchent dans un espace qui n’est pas uniquement « ce qui est autour » de la statue, mais dilatation nécessaire à un mouvement possible (mouvement circulaire d’onde comme dans "Rien de tout cela ne m’appartient", mouvement laborieux de groupe dans "La montagne d’en face").
Elles perdent la fixité d’un rôle : nous rencontrons les premières figures masculines - ce n’est pas un hasard s’il s’agit d’un très bel Orphée hésitant au seuil de la descente -, à peine caractérisées par des stéréotypes sexuels ou musculaires et inscrites dans une direction probablement unimorphe... La femme, par ailleurs, perd beaucoup des caractéristiques précédentes, sa figure tend à l’essence, multitude de pièces de quelques centimètres qui déroutent l’œil du spectateur, le disloquant dans un autre espace-temps.
Pour en revenir aux sculptures exposées au Teatro dell’Olivo, on constate que ce que nous venons de dire y trouve son accomplissement (pour autant que l’art puisse jamais se dire accompli) dans plusieurs réalisations ; je pense surtout au groupe "Chers petits alliés", assurément une somme de très haut vol qui résume, à mon avis, le parcours de Catherine jusqu’à présent. (…)